English EnglishLe château de Montaigut est cité dès 996 dans le cartulaire* de Gellone (Saint-Guilhem le Désert).
Dans le cartulaire de Sylvanès, on retrouve, de 1135 à 1167, la trace des dons faits par Raymond de Montaigut, son épouse Jordane et leurs enfants Guillaume et Pierre.
En 1192, la terre de Montaigut appartient à Marie de Calus. En 1206, Déodat et Pierre, ses enfants, sont seigneurs de Montaigut.
Au XVème siècle, la famille de Blanc devient propriétaire du château ; sa présence va durer 200 ans, période pendant laquelle le château va subir de profondes transformations. Cette présence est synonyme de violences : crimes en tous genres, assassinat d'un des seigneurs par ses propres gens d'armes dans le château.
En 1596, à la suite du mariage de Jean d'Annat avec Jeanne de Blanc, le château passe dans cette nouvelle famille qui le possèdera jusqu' en 1670, et le laissera progressivement tomber en ruines.
En 1670, Jean de Rouvellet devient le nouveau seigneur. Il restaure le château, et fait notamment réaliser des gypseries (décors semblables à du stuc) dans les appartements.
La seigneurie passe ensuite de fille en fille et plusieurs seigneurs se succèdent : Pierre Valéry en 1746, Pierre Liquier en 1776, André Charles de Lavit au moment de la révolution française. En l'an VII, le château appartient toujours à la citoyenne Lavit de Bédarieux ; elle en a confié l'exploitation à M. Olivier, son fermier. Joseph Olivier achète le château en 1826 et sa famille le possèdera jusqu'en 1946. Hormis la période 1880-1918, durant laquelle un Olivier, oncle d'Amérique revenu du Brésil, restaurera le château et l'habitera, il sera peu entretenu et se dégradera.
M. Bousquet l'achète en 1946 pour exploiter les terres. La dégradation continue et l'aile sud-est s'écroule vers 1965.
En 1968, l'association des amis du château de Montaigut achète le château et commence sa restauration, dans le cadre de l'association REMPART.
Le château de Montaigut est construit sur une nécropole identifiée en 1971. Une quarantaine de sépultures ont été découvertes tant dans la cour que dans les pièces du rez-de-chaussée dont les murs empiètent même sur certaines.
L'emprise du château sur les tombes manifeste que la nécropole était à l'évidence antérieure à sa construction. Les datations obtenues prouvent que les sépultures sont de la fin IXème - Xème siècle.
La nécropole est composée de tombes rupestres, creusées dans la roche, qui mesurent entre 44cm et 1.97m et sont profondes en général d'une trentaine de centimètres. Les orientations des sépultures pourraient, du fait de leur variété, témoigner d'un souci d'optimisation de l'occupation de l'espace et d'aménagement guidé par la volonté de regrouper dans des secteurs certains défunts. Les premières fouilles, au début des années 1970, ont permis la découverte d'ossements dans la nécropole du château représentant près d'une soixantaine d'individus, la moitié étant des enfants.
* cartulaire : registre sur lequel on inscrivait les chartes, titres de propriété et actes de donations concernant les biens temporels d'un monastère ou d'une église.